Patrimoine
UN PEU D’HISTOIRE
Le nom de Thiembronne aurait deux origines possibles:
- le celtique « Tin » (cours, enclos) et « Bron » (fontaine, il est sans doute question de la fontaine St Pierre)
- ou le germanique « Brunno » (source) et « Ten » (osier)
L’orthographe a évolué au fil des siècles avant d’arriver à la version définitive : on trouve dans des textes des mentions de Tembronna (1136), Tienbronne (1271) ou encore Thiembrongne (XV° siècle)…
Notre village existe sans doute depuis l’Antiquité, mais les premières traces écrites remontent au Moyen-Âge.
La baronnie de Thiembronne dépend alors du comte de Boulogne ; le premier château de Thiembronne est détruit au XVI (16)° siècle, il se trouvait sans doute en plein centre du bourg actuel sur la motte du Blamont.
Au XII (12)° siècle, Clarembauld Ier , seigneur de Thiembronne, fait bâtir une chapelle dans le bois, près de la chaussée Brunehaut, son fils donne ensuite à l’abbaye de St André-au-Bois une terre où seront érigés la ferme et le prieuré du Val Restaud. Celui-ci n’était donc pas soumis aux mêmes règles et taxes que le reste du village qui dépendait du seigneur de Thiembronne, ce sera souvent source de tensions …
Au cours du Moyen-Âge et de l’époque moderne, Thiembronne sera souvent envahie lors des nombreuses guerres et, parfois, ses habitants abandonneront le village .
Ce fut le cas dans la 2ème moitié du XV (15)° siècle, il paraît que le village est resté si longtemps désert qu’un arbre aurait eu le temps de pousser dans le foyer de la maison de M. de Fernehem; cette habitation a pris le nom de « Gros Tison », il s’agit de la ferme et non pas du « château » qui porte le même nom.
Le dernier seigneur de Thiembronne est le marquis de Gontaut-Biron, ses biens sont confisqués vers 1790 ( Révolution), année de la première élection d’un maire.
Pendant la Révolution, l’église est confisquée et transformée en dépôt de salpêtre (pour approvisionner la poudrerie d’Esquerdes), le presbytère est vendu.
L’église sera très abîmée, tout ce qu’elle contient de précieux sera vendu (à part quelques objets qui seront cachés par des Thiembronnois). Elle sera finalement vendue en 1798 à un habitant d’Arras qui la rétrocède à deux habitants de Thiembronne, Joseph Warnier et Baptiste Dufay, qui mettront l’église à la disposition des fidèles.
Au début du XIX (19)° siècle , on commence à reconstruire un presbytère, puis une nouvelle tour pour l’église car l’ancienne menace de s’écrouler. Cette tour accueillera une cloche qui sera bénie en 1855.
Tous ces travaux sont financés en partie par les dons des paroissiens (en a rgent ou en nature : matériel, matières premières, mobilier…) ; 2 nouvelles cloches seront offertes par Mme Lemaire-Widehem…
Le village se développe beaucoup au cours du XIX (19)° siècle (1082 habitants en 1841) ; on y construit des nouvelles voies de communication :
– 1849, début des travaux de la route qui va d’Ecuires à Fauquembergues
– 1871, aménagement de la route de Cloquant
– 1872, aménagement de la rue du Bourguet
– 1864, début des travaux de la route qui va du Fay à Ecuires
Fin XIX (19)°-début XX (20)° siècle : construction de deux puits à Cloquant et Drionville
Au début du XIX (19)° siècle, deux écoles existent : l’une est tenue par un instituteur qui dépend de la commune (emplacement inconnu), l’autre dépend du curé, elle a lieu dans un bâtiment entre l’église et le presbytère. Il y aurait également eu pendant un temps une école à Drionville et une école à Cloquant.
Ces écoles sont réservées aux garçons.
De 1830 à 1843, une école des filles existe dans une pièce du château .
La loi Guizot de 1833 oblige les communes à ouvrir une école pour les garçons, un premier bâtiment est donc construit sur la place, il tombe rapidement en ruines;une nouvelle école,en briques, est construite entre 1875 et 1883 (actuelle mairie?).
De 1859 à 1888, une école des filles est érigée près du presbytère (notre salle des associations).
Après la première guerre mondiale, la population du village commence à diminuer. On inaugure en 1920 le Monument aux Morts (Thiembronne a perdu 25 citoyens pendant le conflit…).
Durant la seconde guerre mondiale, une base de lancement de V1 est construite au Bois Garet. Un blockhaus est bâti près de la source de la fontaine St Pierre pour approvisionner celle-ci en eau. Le 23 décembre 1943 , 300 bombes explosives de 500 kilos et plus sont larguées par les Alliés au-dessus des travaux militaires de Drionville, causant un tué et trois blessés, tandis que de nombreuses maisons sont endommagées, les habitants quittent le hameau. Le lendemain, veille de Noël, vers 15 heures, plusieurs centaines de bombes explosives sont à nouveau lâchées.
Après 1945, le village connaît un déclin démographique, économique… jusqu’à la fin du XX (20)° siècle.
Aujourd’hui , Thiembronne, commune du Pas-de-Calais, fait partie du canton de Fruges et de la région Hauts-de-France, le village a intégré la CAPSO.
Sur une superficie de 23,13 km², la commune compte presque 850 habitants
F.V.
Sources :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Thiembronne
- http://www.wikipasdecalais.fr/index.php?title=Thiembronne
- Abbé Jules LEROUX, Histoire de Thiembronne, 1912 ; réédition de 2017 par Alain CADET
- Sophie LÉGER et René LESAGE, Mémoires en Images, le HAUT-PAYS, les cantons de LUMBRES, FAUQUEMBERGUES, HUCQUELIERS et FRUGES, 2004
- Comité d’Histoire du Haut-Pays, RACONTE-MOI MON VILLAGE, 2002
- Comité d’Histoire du Haut-Pays, DOSSIERS GÉNÉALOGIQUES, tome 23, 2007
- Jean-Claude DEVIENNE, Sophie LÉGER, Guy MAEYAERT, THIEMBRONNE, Familles au coeur de la vie rurale aux 19° et 20° siècles, mai 2014
Le château de Thiembronne
Pour tous les Thiembronnois, le Gros Tison c’est la rue du château, voire le château lui-même qui domine encore aujourd’hui le village. La légende rapporte qu’un des seigneurs de Thiembronne, fait prisonnier à la bataille d’Azincourt, demeura en captivité durant plusieurs années. A son retour au château, son absence ayant été si longue, il aurait dit-on trouvé un arbuste poussé dans la cheminée de sa demeure. Dès lors, on aurait appelé le château le gros tison.
Le château appartenait à Monsieur Moleux de Boulogne, et accueillit un temps la classe de l’école des filles, jusqu’en 1843, où le château fut vendu à Isidore François. On suppose que la reconstruction du château, qui est celui que l’on peut observer aujourd’hui, date de cette époque, du milieu du XIXe siècle.
EGLISE SAINT-PIERRE-ES-LIENS
LE PATRIMOINE RELIGIEUX
À l’emplacement actuel de l’église se trouvait à l’origine une chapelle seigneuriale servant tant à ses propriétaires qu’à leurs serfs. Le site demeura au fil des siècles un lieu de culte, accueillant plusieurs constructions successives. Nous savons que l’église du village fut rebâtie après avoir été brûlée en 1666 par l’ennemi, une reconstruction dont il reste la chapelle, devenue à présent la sacristie, et qui demeure la partie la plus ancienne de l’église (un de ses murs porte la date de 1673). Au cours du XVIIIesiècle, le nouveau bâtiment se détériore lentement : si les confessionnaux sont à refaire en 1725, c’est toute la construction qui s’abîme déjà en 1790, avec une nef encore solide mais un pavement défectueux.
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La construction de la tour avec sa flèche (1851-1855)
Le campanile, devenu branlant, menace de tomber chaque fois que sonnent les cloches, et l’on décide en 1851 la construction d’une tour, sur le modèle de celle de Wismes, surmontée d’une flèche octogonale. Les travaux, financés par des souscriptions volontaires, par la commune et le curé, prennent fin en 1855, et la tour se voit doter d’une nouvelle cloche, l’ancienne, trop petite, étant devenue inaudible. Le chœur est également restauré en 1861 et démoli deux ans plus tard, quand on projette finalement d’agrandir et reconstruire l’église, jugée insuffisante et dangereuse. Il faut préciser que le campanile devenu inutile n’a pas pour autant été démoli et menace toujours de s’écrouler, que le toit est à refaire, que les murs sont lézardés par endroits, et enfin que la commune – qui connaît alors son maximum démographique (plus d’un millier d’âmes) – peine à accueillir dans son église tous ses fidèles.
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Thiembronne compte aujourd’hui encore trois chapelles qui témoignent du regain de la ferveur religieuse de la fin du XIXe siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale.
LA CHAPELLE NOTRE DAME DE GRACE
Une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Grâce fut édifiée en 1855 à Thiembronne au hameau du Fay, par Mme DUFAY, veuve, et son gendre M. STERIN.
Placée dans l’angle de deux bâtiments d’une ferme datant de 1847, elle est d’un style gothique assez rare dit « gothique troubadour », composée de pierre, brique et silex.
Le 19 mai 1862, la chapelle est bénie par l’abbé. Labbé. Mgr Parisis permit d’y célébrer la sainte messe quatre fois par an aux quatre temps de l’année, une permission qui fut renouvelée par Mgr Lequerre.
LA CHAPELLE NOTRE DAME DU ROSAIRE
La chapelle Notre-Dame-du-Rosaire, située peu avant le camping actuel de Thiembronne, fut élevée en 1889, par Mme STERIN-DUFAY.
Une bénédiction solennelle eut lieu le 15 août 1889 par M. Marche. La chapelle, de style néo-gothique, possède une entrée sous porche et un jardin.
LA CHAPELLE NOTRE DAME DE LOURDES
Le retour des prisonniers de la seconde guerre mondiale fut à l’origine des plus récentes constructions de chapelles dans les communes rurales du Haut-Pays d’Artois. C’est le cas à Thiembronne où la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes fut édifiée en 1950.
Située à l’entrée du village, en venant de Fauquembergues, cette chapelle est de facture beaucoup plus modeste que les deux autres chapelles de Thiembronne bâties dans le style gothique à la mode durant la seconde moitié du XIXe siècle.
Dédiée à la Vierge, elle fut longtemps l’objet d’une procession qui se tenait le jour de la fête de l’Assomption